Commune de sarry Afficher le menu
Retour à l'accueil > histoire / patrimoine

Le service militaire d’un Sarrysien

Le service militaire a été instauré en 1798 par la loi Jourdan.

Si au début, il se voulait égalitaire et concernait tous les français de vingt ans. « Tous les hommes sont soldats et se doivent à la défense de la patrie », dit cette loi. Cet aspect a été vite oublié : d’abord dans la durée qui a varié considérablement selon l’époque de 1 à 5 ans ou même 7 ans mais surtout par le moyen de recrutement.

Outre le volontariat, il était fait appel à la conscription. Le tirage au sort était effectué de 1804 à 1905 par tranche d’âge, la classe, d’où l’expression : tirer le bon ou le mauvais numéro.

Les conditions d’exemption ou d’exonération du service militaire ont aussi beaucoup varié dans le temps. Outre les critères physiques, état chétif, taille minimale, bonne dentition surtout devant (il fallait pouvoir déchirer la cartouche pour recharger le fusil), il a été introduit la notion de charges familiales.

Et pour ceux qui avaient tiré le mauvais numéro, il y avait encore un recours : le remplacement.

On comprend que dans une exploitation agricole où presque tout se faisait à la force des bras, le départ d’un jeune homme était perçu comme une catastrophe.

Cet échange n’était pas gratuit, le remplaçant ou sa famille se faisant payer par le remplacé. Les conditions étaient souvent l’objet d’un acte notarié.

Plus tard, à partir de 1855, l’exonération a pu se faire par paiement à l’Etat d’une taxe qui alimentait les caisses de l’armée. Cela accroissait les inégalités car le nombre de conscrits du canton à incorporer étant fixé à l’avance, une exonération entraînait un tirage supplémentaire sans compensation pour le conscrit.

Des familles sarrysiennes ont bénéficié de ce procédé. Monsieur Francis CONTE a retrouvé dans ses papiers de familles des actes qu’il a eu la gentillesse de nous communiquer. Qu’il en soit remercié.

C’est ainsi qu’en 1866, le 9 décembre, Monsieur Jouanne JONET a souscrit auprès de « l’alliance des familles » un contrat qui lui a permis d’assurer un capital de 748,85 francs pour le rachat du service militaire de son fils Alfred JONET alors âgé de quatre ans (né le 28 novembre 1862 à Sarry).

En 1882, il a fait valoir ce versement auprès des autorités militaires comme nous le montre le second document.

A noter que sous la présidence de Jacques CHIRAC en 1997, le service militaire (devenu service national) n’est pas supprimé mais seulement suspendu...